La crise économique de 2020 a fortement ébranlé le secteur du tourisme, et nombreux sont les véhicules d’investissement qui s’appuient sur ce secteur pour fonctionner. C’est le cas des sociétés civiles de placement immobilier : elles gèrent un ensemble de patrimoine d’immeubles exploités dans ce domaine. Quelle est la rentabilité qui en est issue ?
Le choc provoqué par la crise sur les SCPI de tourisme
Le confinement mondial a entraîné la suspension de tous les vols commerciaux et par conséquent, le flux de touristes. L’industrie du tourisme, plus généralement, a connu de lourdes répercussions : vacances locatives prolongées dans les résidences et les établissements hôteliers, de même que dans les bureaux ainsi que les restaurants et les loisirs. Ce qui provoque un glissement manifeste non seulement du taux d’occupation mais aussi de la rentabilité de l’exploitation immobilière.
Cependant, toutes les typologies d’hôtels ne sont pas impactées de la même manière. L’hôtellerie d’affaires qui accueille le plus souvent des clients locaux professionnels semble tenir la route et continue de fonctionner malgré la paralysie des activités. Toujours est-il que de plus en plus de conférences se font à distance pour minimiser les risques du point de vue sanitaire.
En revanche, les hôtels de luxe sont restés vides non seulement pendant toute la durée du confinement mais aussi au-delà. L’heure est à la revue à la baisse des dépenses non essentielles certes, et les Français préfèrent plutôt se constituer une épargne de précaution en ces temps de crise, plutôt que d’organiser des voyages et des loisirs de tourisme. Certains destinent même leur excédent d’épargne à la souscription à des produits d’investissement dont le but est de le faire fructifier.
Qu’en est-il pour les SCPI ?
Les SCPI ont pour atout de diversifier leurs actifs. Leur objectif est de répartir les risques et de les atténuer. Les baux sont longs, de l’ordre de 10 ans et plus pour la plupart des hôtels, et les locataires sont choisis suivant différents critères, dont leur solvabilité.
Par ailleurs, le gouvernement a lancé un plan de soutien pour ce secteur fortement affaibli. Il s’agit entre autres de la mise en place d’un fonds de solidarité renforcé depuis la seconde moitié du premier semestre, et de l’annulation des charges sociales du point de vue fiscale. De plus, des modalités de report ont été étudiées et mise en œuvre en concertation avec les collectivités territoriales. Toujours est-il que ce ne sont pas tous les hôtels qui sont éligibles à ces mesures d’allègement social et fiscal, mais uniquement ceux dont la baisse du chiffre d’affaires a provoqué d’énormes pertes, voire des risques de dissolution et de liquidation. La priorité est plutôt aux TPE et aux ETI en ce qui concerne l’application de ces dispositions gouvernementales.
Du côté des SCPI, les sociétés de gestion ont-elles aussi mis en place leurs propres mesures d’accompagnement de ses locataires en difficulté, à savoir le report du paiement des loyers. Quoi qu’il en soit, le secteur n’atteindra pas ses performances d’avant-crise avant encore plusieurs mois, voire plusieurs années.
Innover pour rester dans la course
Pour les hôtels dont la vacance locative est prolongée, provoquant une baisse conséquente du rendement, l’innovation est de mise. Dans les cas les plus critiques, les immeubles pourraient éventuellement être recyclés en résidences seniors, en résidences étudiantes, ou encore en immeubles de santé en fonction des différentes opportunités et potentiels à exploiter. Cela également par rapport aux atouts se rapportant à l’emplacement et aux caractéristiques de la région. Ce sont en effet les immeubles les plus résilients, et il faut noter que la pierre en général subit des mutations progressives mais tangibles avec le bouleversement des demandes et des attentes des consommateurs.